Nos principes clés
Les principes clés
Les principes clés sont les suivants :
- L’observation de soi
- La fragmentation
- La non-identification
- L’être humain dans le cosmos
- Le travail avec les autres
- La double biographie de l’être humain
- Essence, personnalité et fausse personnalité
- Qualités de l’esprit et attitudes des boddhisattvas
- Se relier et s’engager
- 5 Principes de base du travail : rappel de soi et s’observer, non-manifestation des émotions négatives, ne pas s’identifier, lutter contre la considération intérieure, stopper le bavardage intérieur et la rêverie
L’observation de soi
Elle est le premier travail qui incombe à toute personne s’engageant sur un chemin spirituel, car on ne peut changer que ce qu’on a reconnu en soi. Une partie de soi devient capable de se distancier de ce que fait, ressent, pense ou dit l’une des autres parties (fragment de la personnalité, petit moi), c’est-à-dire que nous ne nous prenons plus pour les attitudes physiques, émotionnelles ou intellectuelles que nous adoptons mécaniquement.

La fragmentation
L’être humain a l’illusion d’être un moi unique principalement pour les cinq raisons suivantes :
• Son nom et son prénom qui ne changent pas,
• L’identification au corps physique,
• Les habitudes, les tendances,
• La mémoire des expériences du passé,
• La faculté de se mentir pour préserver qu’il a de lui.
En réalité, l’être humain est une multitude : psychologiquement, il porte en lui une multitude de « petits moi » (différentes facettes de sa personnalité), 987 sortes différentes. Chacun de ces moi est comme une personne à laquelle il s’identifie momentanément. En effet, Ces moi sont passagers. Ils se succèdent en fonction de la réactivité que l’être humain manifeste face au monde extérieur et non en fonction de ce qu’il décide. Il n’a pas de prise sur ces moi tant qu’il n’a pas fait de travail d’observation et de non-identification.
Ces petits moi ont même tendance à s’opposer, vouloir des choses différentes provoquant nos contradictions : j’ai décidé de me mettre au sport et de faire une séance de course à pied et finalement je passe devant un salon de thé où les gaufres ont l’air délicieuses et je m’arrête en manger une.
Le Travail que l’on va faire sur soi a pour objectif d’intégrer ses oppositions, d’unifier cette division intérieure afin de se sentir exister, être dans l’unité.
La non-identification
Habituellement, l’être humain vit dans un état mécanique que l’on appelle l’« identification ». Cela signifie que toute son attention, donc toute son identité, est captée soit en lui, soit à l’extérieur de lui par une pensée, une émotion, une situation, une douleur physique, une contrariété, … Il est submergé et prisonnier de ce fragment (ou petit moi) en lui qui vit l’évènement et pour lequel il se prend Pour sortir de l’identification, le Travail consiste à se distancier du rôle qu’on jour pour en devenir le témoin impartial grâce à l’observation. Ce « pas de côté » est ce que l’on appelle la non-identification.

L’être humain dans le cosmos
Nous sommes des êtres humains entre la Terre et le Ciel et nous voyons autour de nous le monde minéral, végétal et animal. Certains matérialistes affirment que nous faisons partie du monde animal mais ce n’est pas tout à fait vrai : nous faisons partie du quatrième règne, celui des humains. Nous pouvons nous demander ce qui fait la différence entre notre règne et les autres.
Nous avons en nous les trois autres règnes : avec le minéral, nos os et nos dents ; avec le végétal, l’exubérance de nos émotions ; avec l’animal lorsque nos instincts se manifestent par exemple, je suis grognon si j’ai trop faim.
Ce qui fait la différence c’est que nous sommes capables de voir ces règnes en nous mais aussi d’aspirer à une autre dimension : lever les yeux vers le ciel et nous demander ce qui en nous est le Ciel. Nous sommes humain aussi parce que nous sommes conscients de nous-mêmes, que nous pouvons l’être de notre relation avec les autres règnes et comprendre que notre bien-être et notre bonheur dépendent de la qualité de notre relation avec ceux-ci. Cette qualité de relation n’est pas de nature terrestre. C’est peut-être cela qui nous vient du Ciel et qu’on appelle « spirituel », spiritus, le souffle ou l’Esprit, le souffle de l’Esprit.
Le travail avec les autres
Le Travail avec les autres permet d’étudier le savoir acquis, de le mettre en pratique par les attitudes nobles et d’étudier l’évolution de son propre être grâce au regard et à l’aide des autres.
La double biographie de l’être humain
Lorsqu’on demande à quelqu’un de raconter sa vie, que fait-il ? Bien souvent, il va lister les évènements qui ont jalonné sa vie et parler d’éléments extérieurs : date et lieu de naissance, là où il a vécu, les études qu’il a faites, … Mais un aspect essentiel est souvent passé sous silence : la façon dont il a vécu ces évènements. En tant qu’être humain, nous avons donc une double biographie : celle des évènements extérieurs de nos vies et celle de nos vécus intérieurs.
Habituellement, les évènements extérieurs influencent notre vie intérieure : en me levant le matin, s’il pleut, je suis de mauvaise humeur mais j’ai la surprise en arrivant dans la cuisine que le petit déjeuner soit prêt, ça me met de meilleure humeur. Et ainsi de suite tout au long de la journée. Cette influence sur le monde intérieur est donc source de bonheur ou de malheur.
Le Travail consistera à ne plus laisser les évènements du monde extérieur nous dicter nos états d’âme et de ne plus être ballotés au gré des circonstances et intégrer qu’il n’y a aucune raison pour qu’une situation extérieure modifie notre vie intérieure.
Essence, personnalité et fausse personnalité
La Psycho-Anthropologie donne une vision tripartite de l’être humain qui se compose :
- Une essence (spirituelle),
- Un corps physique matériel et
- Un psychisme.
L’essence spirituelle est l’être profond et réel, la structure que l’individu porte en lui à la naissance et qui est rapidement recouverte de la personnalité.
Le corps physique est la partie la plus matérielle de l’être humain, objet de son incarnation terrestre. De nombreuses Traditions le décrivent comme étant le « véhicule » de l’essence pour vivre cette vie.
Entre ces deux éléments, se trouve le psychisme constitué de nos émotions et de nos pensées. Il est aussi appelé la personnalité.
Donc qu’est-ce que la personnalité et quelle est la différence avec la fausse personnalité ? Au sens large, elle est composée de tout ce que l’être humain a développé au cours de sa vie à travers son éducation, ses expériences, etc. Au sens restreint, elle n’en désigne que la partie positive (les qualités et les talents). La fausse personnalité, quant à elle, désigne ce qui en est négatif : toutes les idées fausses qu’il a sur les êtres et les choses, toutes les émotions et tous les traits négatifs (peur, orgueil, …) qui l’habitent.

Qualités de l’Esprit et attitudes des boddhisattvas
Un chemin spirituel propose d’incarner les cinq qualités de l’Esprit. L’Esprit a une réalité et une substance, et cette substance est faite de cinq qualités :
• L’amour (ou l’amitié et le respect),
• La compassion devant les limitations et les souffrances des autres,
• La joie et l’enthousiasme,
• La sérénité et
• La clarté de la pensée.
Être en contact avec ces qualités conduit nécessairement à adopter un certain nombre d’attitudes extérieures, résumées dans les cinq attitudes des boddhisattvas :
• La bienveillance,
• La gentillesse et le respect dans les attitudes
• La non-violence et la douceur dans les paroles,
• Le partage équitable et
• La non-discrimination.
Se relier et s’engager
Dans notre vie habituelle, nous faisons nos activités, notre travail, nous entretenons nos relations de manière mécanique ou biologique. Ceci n’est pas négatif en soi mais le karma et le destin continuent simplement de se dérouler comme prévu.
Lorsque nous nous relions à l’Esprit – quelque chose qui nous dépasse, qui est plus grand – avant d’entreprendre une activité quelle qu’elle soit, d’entrer en relation avec quelqu’un, les forces de l’Esprit se condensent à cet endroit et permettent de créer du neuf dans le cadre de cette activité, de cette relation. Ainsi, nous devenons des collaborateurs des forces créatives. Et tout le monde peut le faire à condition que l’orgueil, la peur, la paresse, l’ignorance, etc., ne soient pas des freins trop puissants.
Dans le cadre des buts, il est important de poser des buts à court, moyen et long terme et de nous y relier. Grâce à cela, notre grand but nous aspire dans son champ, vers lui, vers le futur.

Un autre aspect est l’engagement. Pour s’engager, il est important de poser des intentions. C’est une résolution prise à l’aide de la volonté pour atteindre un but. L’intention donne un sens à ce qu’on fait et elle permet de le valoriser. Et sans intention, nous errons. En fonction de nos buts, nous posons de petites ou grandes intentions (comme sourire le matin en disant bonjour ou ne plus entrer en conflit avec l’autre).
L’intention que nous nous fixons est un but que nous plaçons devant nous, c’est le futur qui agit sur le présent. Lorsque nous posons une intention avec son but, nous créons un champ de force intérieur pour attirer le champ de force extérieur qui y correspond. Pour que cela soit le plus efficace possible, il faut :
• Que l’intention soit active dans notre trois centres (physique, émotionnel, intellectuel),
• Que nous formulions l’intention au présent comme si elle s’était déjà réalisée,
• Que nous visualisions l’intention réalisée,
• Que nous répétions l’intention afin que sa force continue à être active entre le moment où nous la posons la première fois et sa réalisation.
Une autre aide pour concrétiser notre engagement est l’adoption de lignes de conduite : en Psycho-Anthropologie, la ligne est une attitude extérieure que nous adoptons en toute circonstance. Elle est le moyen qui permet d’incarner les qualités de l’Esprit tant qu’elle n’est pas inscrite en nous de façon continue. Et nous y revenons toujours après un dérapage. Ces lignes sont liées aux intentions et aux buts que nous nous sommes fixés, elle est la garante de leur application tant qu’ils ne sont pas atteints. C’est un contrat que nous faisons avec nous-même.
Les 5 principes de base du travail
• Rappel de soi et s’observer : pratique essentielle pour accéder à la connaissance de soi, on pourrait également l’appeler division de l’attention. En étant attentifs à ce que nous transmettent tous nos sens, nous sommes conscients à la fois du monde extérieur et de l’effet qu’il produit en nous (nos sensations physiques, émotions et pensées). Cette ouverture nous libère de l’identification et de la fragmentation : nous ne nous prenons plus pour ce que nous vivons et nous en devenons l’observateur impartial. Ainsi, nous rappelons notre Soi, nous éveillons notre essence spirituelle.
• Non-manifestation des émotions négatives : il y a une nécessité absolue de travailler ses émotions et ceci commence, pour quelqu’un qui est en chemin, par ne plus manifester ses émotions négatives, à condition d’être assez équilibré pour ne pas les refouler, mais pour les regarder et comprendre ce qu’elles sont : elles sont toujours des manifestations de l’animal en soi. Elle ne viennent pas de l’esprit, du spirituel, du Supérieur. Elles ont toutes leur source dans les instincts animaux, donc observer une émotion négative signifie nons pas la justifier ou raisonner à son propos, mais se rappeler que c’est une manifestation du corps animal instinctif. Ensuite, on peut faire un choix : est-ce que je veux être encore davantage cet animal instinctif ou est-ce que j’ai en moi des aspirations plus élevées vers l’esprit, vers l’essence spirituelle en moi ? Si je raisonne de cette façon, je ne peux pas refouler les émotions négatives. Je les regarde en face et je les reconnais pour ce qu’elles sont. En même temps, j’ai très peu besoin de les manifester parce que je deviens un homme ou une femme libre d’évoluer.
• Ne pas s’identifier : habituellement l’être humain est identifié – comme totalement pris – à son corps physique (une douleur par exemple), ses émotions (exemple : emporté par la colère) et ses pensées (par exemple, la croyance qu’on ne mérite pas), aux situations extérieures (son emploi, son rôle de parent, …). Le Travail va consister, petit à petit, à prendre de la distance face à ces états, les observer et les prendre comme une partie de soi plutôt que comme un état complet. Avec le temps, ce pas de côté permet de vivre les choses (physiques, émotionnelles, intellectuelles, et les situations extérieures) avec sérénité, équanimité et d’agir de façon adaptée.
• Lutter contre la considération intérieure : il y a en nous un mécanisme qu’on appelle la considération intérieure et il se déroule presque constamment. Nous sommes en permanence préoccupés par nous-mêmes, par notre image, parce que les autres pensent de nous, par ce qu’ils nous doivent, par la façon dont ils devraient se comporter à notre égard, ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire, etc. Il est nécessaire de reconnaître que notre pensée nous place toujours au centre du monde, et nous pouvons décider de faire un travail qui consiste à inverser le processus : passer de ces pensées de considération intérieure à propos de soi, à ce que l’on appelle la considération extérieure, c’est-à-dire nous demander comment entrer dans une relation harmonieuse ou bienveillante avec les autres.
• Stopper le bavardage intérieur et la rêverie : Notre pensée (notre mental) est encore plus compliquée. Même lorsque nous n’avons pas de considération intérieure, même quand tout ne tourne pas à propos de « moi, moi, moi et encore moi », nous sommes pris dans des rêveries ou dans un bavardage de la pensée. Il s’agit de repérer aussi ce mécanisme et de le remplacer par l’attention au présent ou par la réflexion à propos d’un problème ou d’un travail quelconque.
En résumé, il y a une lutte très importante à mener contre les pensées qui veulent constamment s’imposer à nous : considération intérieure, rêverie, bavardage intérieur, et on remplace la considération intérieure par la considération extérieure qui consiste à comprendre la situation (les limitations, les souffrances) des autres et à avoir une attitude bienveillante à leur égard. C’est le minimum de ce qu’il est nécessaire de faire.